JE M'ABONNE

Témoignages de Ludovic L.

Adjoint administratif chargé de l'organisation des concours au centre de gestion d'Indre-et-Loire

Quel est votre parcours avant de passer le concours d'adjoint administratif ?

J'ai un bac ES et un DUT GEA (gestion des entreprises et des administrations). Dans le cadre de mon DUT, j'ai fait un stage dans une petite commune rurale. C'est là que j'ai pu consulter les annonces d'emploi du département. A l'époque, c'était dans un bulletin papier, maintenant c'est sur un site internet. J'ai postulé et j'ai été recruté en 2003, sans concours, comme agent administratif (qui s'appelle aujourd'hui adjoint administratif de deuxième classe) au centre de gestion d'Indre-et-Loire. Après trois mois comme contractuel, je suis devenu stagiaire agent administratif puis titulaire en mars 2005.

Le grade d'adjoint administratif de deuxième classe est accessible sans concours

Les grades les plus bas de la catégorie C, à l'échelle 3 de rémunération, sont tous accessibles sans concours.

Pourquoi avoir passé le concours d'adjoint administratif de première classe ?

Pour la rémunération et le déroulement de carrière. Les adjoints administratifs de deuxième classe sont bloqués au dixième ou au onzième échelon avec le même indice de rémunération, sauf s'ils passent un concours ou un examen professionnel. L'examen professionnel est réservé aux personnes déjà en poste et ayant beaucoup d'ancienneté. Il leur fait au moins 10/20 pour être inscrits sur la liste d'aptitude mais c'est au bon vouloir de la collectivité. Vous pouvez être lauréat de l'examen sans forcément pouvoir le faire valoir auprès d'une autre collectivité.

N'étiez-vous pas un peu surdiplômé pour ce concours ?

C'est le cas de beaucoup de concours, surtout pour la filière administrative. Des gens passent le concours de rédacteur, accessible au niveau bac, avec un bac +3 ou bac +4. C'est la loi de l'offre et de la demande. Pour le concours d'adjoint administratif, le niveau minimum est le CAP-BEP mais les candidats sont plutôt de niveau bac+2.

Comment avez-vous préparé ce concours ?

La première fois, en 2005, je l'ai passé les mains dans les poches, sans préparation. La deuxième fois, en 2007, je l'ai passé et obtenu dans le Cher. J'ai fait la préparation du CNFPT réservée aux personnes déjà en poste dans l'administration. Des journées sont libérées sur le temps de travail. Les cours portaient surtout sur la méthodologie des épreuves avec mise en situation en temps réel. J'ai aussi étudié les ouvrages et les annales du centre de gestion.

Quelles sont les principales difficultés de ce concours ?

A l'époque où je l'ai passé, en 2007, le droit était obligatoire et assez difficile. Il fallait potasser les finances publiques (investissement, fonctionnement…), le droit de la famille. Aujourd'hui, le droit au jury d'admission (droit de la famille, finance publique, droit public) est devenu facultatif.
A mon avis, le plus difficile, c'est l'entretien de motivation avec le jury. Il faut que la présentation soit cohérente.

Evalue-t-on des qualités différentes à l'oral du concours interne, externe ou du troisième concours ?

Pour le concours interne, on évalue l'aptitude du candidat, sa motivation et ses connaissances de l'environnement professionnel. Pour le concours externe et le troisième concours, on apprécie l'expérience du candidat.

Vous êtes adjoint administratif mais également responsable des concours au centre de gestion de l'Indre-et-Loire. Quels conseils donneriez-vous aux candidats ?

D'abord je leur dirais qu'ils ont peu de chance de réussir sans préparation. Il faut aussi se mettre en situation, notamment sur les tableaux numériques. Pour ces tableaux, il faut bien respecter les consignes mais ne pas perdre trop de temps sur la présentation.
Il faut dégager du temps de préparation le week-end.

Quel type de travail fait un adjoint administratif ?

C'est très varié. Il y a une multitude de métiers. Il peut s'occuper de gestion de carrières, de formation et d'emploi, de finances publiques, d'urbanisme, de l'accueil, du service concours comme moi, du service prévention, ou bien être secrétaire de mairie dans une commune rurale. Mais ce genre de poste demande d'être très polyvalent. Il est donc difficile en début de carrière. Les collectivités ont d'ailleurs du mal à trouver les personnes adéquates.

Comment trouve-t-on ces postes ?

Il faut consulter les annonces de postes vacants sur les sites des centres de gestion, envoyer une attestation de réussite au concours, un cv et une lettre de motivation. S'il y a peu de recrutements dans la fonction publique d'Etat, il y en a en permanence dans la fonction publique territoriale. Il y a un roulement continu, sauf en périodes d'élections. En Indre-et-Loire, nous avons très peu de reçus-collés sur nos listes d'aptitude, c'est-à-dire de gens qui ont eu le concours mais pas trouvé de poste. Je n'ai qu'un nom en tête sur trois ans. Plus de 80% sont nommés et les 20% restants ont été reçus à d'autres concours. En région parisienne, il y a peut-être plus de reçus-collés.

Est-ce plus facile quand on travaille déjà dans la fonction publique territoriale ?

Les collectivités privilégient l'expérience, ce qui rend les choses plus difficiles pour les gens en externe, sans expérience. Mais on peut essayer d'être recruté comme contractuel ou comme stagiaire avant le concours.

Les candidats se déplacent-ils beaucoup pour passer les concours ?

Pour certains concours, on a des gens d'autres régions qui viennent chez nous, de Marseille ou de Paris, car le ratio du nombre de postes par rapport au nombre de candidats est plus ou moins intéressant selon les lieux. Ce n'est pas trop le cas sur le concours d'adjoint administratif. Les candidats voient sur leur convocation le nombre de candidats et peuvent choisir le lieu. Mais c'est une stratégie à double-tranchant car le concours a lieu à la même date dans toute la France.