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TĂ©moignages de Samira B., 40 ans

Lauréate du « troisième concours », adjointe administrative dans un syndicat de communes gérant réseaux électriques et télécom en région parisienne.

Quel est votre parcours avant de passer le concours d'adjoint administratif ?

Après un BTS tourisme, j'ai été pendant dix ans assistante de direction dans une entreprise privée de 25 personnes. J'étais de plus en plus insatisfaite par un secteur où le profit prenait le pas sur la qualité de service au client. Je voulais quitter un monde axé uniquement sur le financier pour travailler pour l'intérêt général.

Quand avez-vous décidé de passer le concours d'adjoint administratif ?

C'est un hasard du calendrier qui a fait que j'ai passé ce concours. La date du concours de rédacteur était passée et il aurait fallu attendre six mois de plus. J'ai voulu tenter le concours d'adjoint administratif pour voir à quoi ça ressemblait. Comme j'ai une expérience professionnelle, j'ai passé le « troisième concours ». Finalement, ce n'est pas si simple qu'on peut le croire de l'extérieur.

Comment avez-vous préparé le concours d'adjoint administratif ?

Je me suis d'abord renseignée sur les sites du CIG (centre interdépartemental de gestion de la petite couronne de la région Ile-de-France) et du CNFPT de la Seine-St-Denis. Pour la préparation au concours, j'ai emprunté de la documentation à la bibliothèque de ma ville : des méthodes du CNFPT avec les annales, le détail sur le contenu du concours, et un livre sur l'oral pour la secrétaire de mairie.
J'ai préparé le concours seule, pendant deux mois. Le plus dur était de trouver du temps pour étudier le soir, après ma journée comme assistante de direction, lorsque les enfants sont couchés. C'était laborieux ! Il a fallu se remettre à apprendre des disciplines scolaires. Mais sur l'écrit, je n'ai pas eu de difficultés particulières. Le français est du niveau troisième avec une dictée, de la grammaire et de l'orthographe, des questions de compréhension et une réflexion à partir d'un texte. En maths, c'était un tableau numérique, des pourcentages, des suites et des problèmes. J'ai pris l'anglais en épreuve facultative.

Qu'avez-vous trouvé le plus difficile dans ce concours ?

La comptabilité publique car c'est une matière que je ne connaissais pas, et qui est très différente de la comptabilité privée. Certaines choses doivent s'apprendre par coeur, comme le contrôle de légalité.

Une fois admissible, comment se sont passées les épreuves d'admission ?

Pour l'oral, nous avions le choix entre finances publiques, droit de la famille et organisation politique de la France. On devait piocher une question sur le domaine choisi et préparer la réponse pendant une quinzaine de minutes. Il y avait aussi un entretien de motivation avec deux personnes, un maire et un responsable de ressources humaines.
Autre épreuve : une mise en situation. J'ai dû préparer en urgence une réunion dans une collectivité territoriale. On nous demande aussi comment on réagirait dans telle ou telle situation. Par exemple, si une personne très énervée arrive cinq minutes avant la fermeture du bureau et qu'il n'y a plus personne pour lui répondre.
L'épreuve de bureautique a aussi lieu comme une mise en situation. C'était stressant. On m'a demandé de mettre en page un document en allant très vite. Ce n'était pas difficile mais il fallait faire vite. Avoir quelqu'un qui vous regarde avec un sablier qui s'écoule, c'est très déstabilisant. D'ailleurs dans cet oral, tout est fait pour nous déstabiliser.

Les salaires du secteur public et du secteur privé ne sont pas les mêmes. Avez-vous perdu en salaire ?

Comme j'ai trois enfants, je n'ai pas trop perdu : je gagne 1700€ net avec les primes.

Comment avez-vous fait votre recherche de poste après le concours ?

Réussir le concours d'adjoint ne vous attribue pas de poste automatiquement. La recherche de poste après le concours n'est pas évidente. Comme j'ai eu un bébé en 2007, je n'ai pas fait de recherches tout de suite. Je les ai reprises en janvier 2009. J'ai consulté les offres sur le site du centre de gestion de la petite couronne (http://www.cig929394.fr) et j'ai postulé en ligne.
En février, j'ai été reçue pour une pré-sélection par le CIG, puis pour un deuxième entretien dans un syndicat intercommunal qui gère les réseaux d'électricité et de télécoms de 80 communes de la région parisienne. Je cherchais à intégrer une entreprise à échelle humaine où on se connait, pas une grosse mairie ou un conseil général. Lors de la pré-sélection, deux personnes du centre de gestion m'ont interrogée sur mon parcours. La question au cœur du débat était : qu'est-ce qui vous pousse à quitter le privé ? Je leur ai expliqué que c'était le souci de l'intérêt général. Au début, je voulais même m'orienter sur le social !

En quoi consiste votre poste et qu'y trouvez-vous d'un point de vue personnel ?

J'ai été embauchée en avril 2009. Je suis ravie car ce syndicat intercommunal a un fonds social et aide les familles pour l'accès à l'énergie. Cela correspond à ce que j'attendais : le service public !
Je voulais intégrer une structure dynamique, qui ne fonctionne pas au ralenti. C'est le cas. Je ne me suis pas trompée lorsque j'ai rencontré la direction.

Qu'envisagez-vous pour l'avenir ?

J'aspire à encadrer une équipe. A moi de prouver que j'en suis capable. Le fait d'entrer par la petite porte me permet de connaître toutes les activités de ce syndicat. Je m'inscrirais au concours de rédacteur dès que possible et pourrais bénéficier des formations du CNFPT pour acquérir des méthodologies. Je ne l'ai pas caché lors de l'entretien de recrutement : devenir rédacteur est mon objectif.