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Témoignages de Sophia B., 39 ans

Adjoint administratif au rectorat de Versailles

Quel est votre parcours avant de passer le concours d'adjoint administratif ?

Après une première année de BTS comptabilité gestion, j'ai travaillé sept ans dans le secrétariat et la comptabilité dans le secteur privé. J'ai ensuite passé dix ans dans le secteur social à faire de l'accompagnement de personnes handicapées : cinq ans en milieu associatif puis cinq ans à l'éducation nationale comme AVS (auxiliaire de vie scolaire) contractuelle.

Pourquoi avez-vous voulu passer le concours d'adjoint administratif ?

Je n'avais pas d'espoir de continuer à l'éducation nationale comme AVS à cause de mon statut de contractuelle, mais j'avais la possibilité de tenter les concours administratifs en interne. J'ai passé deux fois le concours d'adjoint administratifde l'éducation nationale à Bordeaux, en 2005 et 2006, sans succès. Il y avait énormément de candidats.

Comment avez-vous eu l'idée de passer le concours d'adjoint administratif de la police nationale ?

Je me suis abonnée aux alertes d'un site internet sur les concours administratifs. Je n'ai pas vu d'alerte sur le concours d'adjoint administratif de l'Education nationale à Bordeaux, mais j'en ai vu une pour le concours de la police nationale en mai 2008. Je l'ai passé presque par hasard. Comme je travaillais dans l'éducation nationale, j'ai pu passer le concours de la police nationale en interne. Je préparais en parallèle le diplôme d'éducateur spécialisé en VAE (validation des acquis de l'expérience). J'ai eu le concours en juin et le diplôme en novembre.

Pourquoi avez-vous choisi d'être adjoint administratif plutôt qu'éducateur spécialisé ?

Vu la conjoncture actuelle, c'est plus rassurant d'être fonctionnaire. La raison l'a emporté sur la passion...

Les épreuves du concours d'adjoint administratif sont-elles différentes dans l'Education Nationale et la police ?

Pas vraiment. C'est le nombre de candidats qui diffère. Il y a beaucoup plus de candidats qui se présentent au concours de l'éducation nationale car il y a beaucoup d'assistants d'éducation

Comment avez-vous préparé le concours ?

Comme j'avais passé le concours de l'éducation nationale, j'avais déjà les livres sur la lettre administrative et les tableaux numériques. Je les ai réétudiés. J'ai aussi consulté les annales des anciens sujets sur internet et je me suis entraînée à les faire. C'est un travail très scolaire.

Quelles sont les épreuves du concours d'adjoint administratif de la police nationale ?

Le concours interne comporte moins d'épreuves écrites que le concours externe. Il y a soit une épreuve de tableau numérique, soit une épreuve de lettre administrative. Il faut quand même préparer les deux car on est informé peu de temps avant de celle qu'on va finalement passer. Je suis tombée sur l'épreuve de lettre administrative. Une épreuve en 1h30, avec plusieurs documents (articles de loi, décrets, informations sur la personne...). Il fallait répondre par courrier à un jeune homme issu de l'outre-mer demandant un congé bonifié.

Quelles sont les difficultés de cette épreuve de lettre administrative ?

Il faut faire très vite, repérer rapidement les documents utiles. J'ai trouvé le temps un peu court. Il faut ensuite rédiger à la main en respectant les règles de rédaction : entête, objet, référence

Comment s'est passée l'épreuve orale ?

On tire au sort un sujet qu'on doit préparer en vingt minutes, avec une épreuve de classement de documents et une épreuve de synthèse de ces documents. C'est très court. Il faut aller à l'essentiel très vite. Le jury est composé de six personnes de la police nationale. Dès le début, on nous demande de nous présenter, on nous interroge sur notre parcours, puis on enchaîne sur les documents.

Comment avez-vous trouvé votre poste au SGAP de Bordeaux ?

J'ai su que j'étais prise en juillet 2008. J'étais 6ème sur 6 au concours interne, mais beaucoup d'autres candidats ont été pris sur liste complémentaire. En fonction de votre classement, on vous propose deux affectations. On m'a proposé deux affectations possibles à Bordeaux : la circonscription de sécurité publique ou le SGAP (secrétariat général pour l'administration de la police nationale), que j'ai choisi. J'habite Libourne, ce qui me fait 80 km aller-retour par jour. C'est un moindre mal ! On aurait pu me proposer Foix, Pau ou Limoges ! Le concours se passe à Bordeaux mais le rayon d'action est sur 20 départements, de la Charente-Maritime à la Haute-Vienne, du Gers à l'Ariège ou à la Creuse

En quoi consiste votre travail au quotidien ?

Je travaille depuis septembre 2008 à la direction des ressources humaines, au bureau des personnels administratifs, techniques et scientifiques. On gère les carrières des secrétaires administratives, des agents d'entretien, des techniciens, des agents spécialisés et des ingénieurs de la police technique et scientifique. On s'occupe des avancements d'échelon, de grade, des mutations, des réductions d'ancienneté, des congés maternité... On reçoit les demandes, on présente les dossiers en commission administrative paritaire, on fait les procès verbaux de séance qu'on envoie ensuite à Paris. Il y a beaucoup de choses à traiter ! Il me faudra au moins un an pour en faire le tour.

Qu'envisagez-vous pour l'avenir ?

J'envisage rarement à long terme. Je n'exclue rien. Ce sera en fonction des opportunités et des envies. Au bout de deux ans, je peux être mutée ailleurs, dans un autre service ou en commissariat. Je peux aussi passer les concours, comme celui d'agent spécialisé de la police scientifique, un autre concours de catégorie C.